Plongée sous-marine : Quelles sont les contre-indications médicales et les précautions à connaître avant de plonger ?
Plonger, oui… mais pas à n’importe quelles conditions
La plongée sous-marine, c’est un pur bonheur… mais pas un sport à prendre à la légère. Avant de s’immerger, il est indispensable de s’assurer que l’on est apte physiquement et médicalement. En effet, certaines pathologies, traitements ou antécédents médicaux peuvent représenter un danger en immersion.
Ce n’est pas pour faire peur, mais pour plonger en sécurité (et avec plaisir), il faut connaître les contre-indications médicales les plus courantes, savoir quand consulter, et comprendre ce que dit la médecine de plongée.
Sommaire :
- Pourquoi existe-t-il des contre-indications à la plongée ?
- Les contre-indications temporaires : quand faut-il reporter sa plongée ?
- Les contre-indications définitives : quand la plongée est fortement déconseillée
- Les cas particuliers : asthme, diabète, chirurgie, grossesse...
- Le certificat médical de non contre-indication : obligatoire ou non ?
- Conseils de bon sens pour plonger en toute sécurité
- Quand consulter un médecin hyperbare ?
- Conclusion – Plonger, c’est bien… plonger en forme, c’est mieux !
🩺Pourquoi existe-t-il des contre-indications à la plongée ?
La plongée sous-marine est un sport à la fois doux et exigeant, qui implique des changements physiologiques importants. Lorsque l’on descend sous l’eau, le corps est soumis :
- à une augmentation de la pression ambiante (1 bar tous les 10 mètres)
- à des variations de température
- à une respiration sur détendeur, donc à un air sec et parfois enrichi
- à une immersion prolongée, parfois accompagnée d'effort ou de stress
👉 Ces éléments sollicitent le système respiratoire, cardiovasculaire, ORL, neurologique, et même parfois digestif.
Certaines affections médicales peuvent rendre ces adaptations dangereuses, voire impossibles. D'où la nécessité de faire le point médicalement avant toute immersion.
🧠 Exemples de risques amplifiés sous l’eau :
- Perte de connaissance due à l’hypoglycémie ou l’asthme
- Barotraumatisme à cause d’un problème d’oreille ou de sinus
- Accident de décompression si la circulation sanguine est altérée
- Panique sous l’eau chez une personne instable psychologiquement
🚫🕐 Les contre-indications temporaires : quand faut-il reporter sa plongée ?
Certaines situations ou affections ne vous interdisent pas la plongée à vie, mais doivent vous inciter à reporter ou annuler temporairement une sortie. Plonger avec l’un de ces problèmes peut augmenter considérablement les risques d’accident.
❌ Rhume, sinusite, otite
Ça paraît anodin… mais c’est l’ennemi n°1 du plongeur !
En cas de nez bouché, d’inflammation des sinus ou des oreilles, l’équilibrage des pressions devient difficile, voire impossible. Cela peut provoquer :
- des douleurs violentes
- des barotraumatismes
- une impossibilité de remonter ou descendre en sécurité
➡ Repos, traitement, puis retour à la plongée une fois guéri.
❌ Fièvre, fatigue intense ou infection
Plonger avec de la fièvre ou un virus, c’est comme faire un marathon en combinaison néoprène : dangereux, contre-productif, et épuisant. L’organisme déjà affaibli peut :
- mal gérer la pression
- subir des malaises ou hypoxies
- mal réagir au stress sous l’eau
➡ Mieux vaut reporter. L’océan peut attendre.
❌ Problèmes digestifs ou gastro
Crampes, nausées, diarrhée, digestion difficile… sous l’eau, ça peut vite tourner au cauchemar. En plus du risque accru de mal de mer, ces symptômes peuvent :
- altérer la concentration
- gêner la respiration
- favoriser des pertes de connaissance
➡ Attendre le retour à la normale avant d’enfiler la combi.
❌ Médicaments ponctuels
Certains médicaments (antibiotiques, antidouleurs, anxiolytiques, etc.) peuvent altérer la vigilance, la pression artérielle ou la réaction au stress. Toujours demander conseil à un médecin avant de plonger sous traitement temporaire.
⛔ Les contre-indications définitives : quand la plongée est fortement déconseillée
Certaines pathologies, à cause de leurs effets permanents ou de leur instabilité, rendent la plongée trop risquée, voire incompatible avec les exigences physiologiques de l’immersion. On parle alors de contre-indications absolues ou définitives.
❤️ Pathologies cardiaques graves
Un cœur qui fonctionne mal à sec… fonctionnera encore plus mal sous pression. Parmi les pathologies totalement incompatibles avec la plongée :
- Antécédents d’infarctus récents
- Arythmies sévères non stabilisées
- Insuffisance cardiaque
- Hypertension non contrôlée
- Malformations cardiaques non opérées
➡ Risque majeur : arrêt cardiaque en immersion.
🧠 Épilepsie non stabilisée ou neurologie instable
Toute perte de conscience ou convulsion sous l’eau peut être fatale. La plongée est fortement déconseillée chez les personnes :
- atteintes d’épilepsie active (hors cas exceptionnel de rémission sous contrôle médical strict)
- souffrant de troubles neurologiques évolutifs
- ayant des antécédents d’AVC récents ou de paralysies
🫁 Affections respiratoires sévères
Les poumons sont au centre de la plongée. Toute pathologie obstructive, restrictive ou instable constitue un risque vital :
- Asthme non contrôlé
- BPCO
- Fibrose pulmonaire
- Emphysème
- Antécédents de pneumothorax spontané non opéré
➡ Le risque ? Hyperpression pulmonaire, embolie gazeuse, perte de conscience.
👂 Troubles ORL chroniques ou irréversibles
Certaines affections de l’oreille interne ou des sinus rendent impossible l’équilibrage, ou augmentent le risque de vertiges, désorientation, voire perte d’équilibre. Par exemple :
- perforation tympanique permanente
- vertiges paroxystiques positionnels
- surdité brusque d’origine inconnue
⚠️ Les cas particuliers : asthme, diabète, grossesse, chirurgie bariatrique...
Certaines conditions médicales ne sont pas des contre-indications définitives à la plongée, mais nécessitent un avis médical spécialisé et une évaluation personnalisée. Chaque cas doit être discuté avec un médecin hyperbare.
🫁 Asthme : possible, mais encadré
Contrairement aux idées reçues, l’asthme bien contrôlé n’est pas forcément incompatible avec la plongée. Mais attention :
- L’asthme doit être stable, sans crise récente
- Aucun traitement de fond ne doit avoir été modifié récemment
- Il ne doit pas y avoir d'hyperréactivité bronchique à l'effort ou au froid
📌 Un test de provocation ou une épreuve fonctionnelle respiratoire est souvent demandé avant autorisation.
🍭 Diabète : possible sous conditions strictes
Un plongeur diabétique peut pratiquer, sous réserve d’un bon équilibre glycémique et avec des précautions renforcées :
- Pas d’antécédents d’hypoglycémie sévère récente
- Capacité à autocontrôler sa glycémie
- Formation spécifique et encadrement au départ
📌 Certains organismes, comme la FFESSM, autorisent la plongée sous conditions spécifiques avec certificat médical spécialisé.
🤰 Grossesse : non recommandée
La plongée est contre-indiquée pendant toute la durée de la grossesse, même si celle-ci se passe bien. Les effets de la pression sur le fœtus ne sont pas totalement connus, et les risques sont jugés inacceptables.
🏥 Chirurgie bariatrique : prudence absolue
Les personnes ayant subi un bypass gastrique ou une sleeve gastrectomie doivent faire l’objet d’une évaluation médicale très rigoureuse avant de plonger. Voici pourquoi :
- Risque de troubles digestifs sous pression (gaz, reflux, douleurs)
- Risque de malabsorption nutritionnelle et de carences (fer, vitamines)
- Fragilité des sutures gastro-intestinales en post-opératoire
- Risque de perte de connaissance liée à des hypoglycémies postprandiales
⏳ La reprise de la plongée est possible, mais jamais avant plusieurs mois (généralement 12 mois minimum) et avec un certificat médical d’un spécialiste en médecine de plongée.
📄 Le certificat médical de non contre-indication : obligatoire ou non ?
En plongée, le certificat médical n’est pas qu’une formalité administrative. Il garantit que votre corps est prêt à supporter les contraintes de l’immersion, et que vous ne présentez pas de pathologie à risque.
🏛️ Que dit la loi en France ?
En France, la réglementation varie selon le cadre de la plongée :
-
En club affilié (FFESSM, FSGT, etc.) :
➤ Obligation de présenter un certificat médical de non contre-indication (CMNCI), délivré par un médecin généraliste ou du sport, et valable 1 an. -
En structure commerciale ou baptême occasionnel :
➤ Un questionnaire de santé suffit parfois, mais la structure peut exiger un certificat, surtout à partir d’un certain âge ou si vous déclarez un problème. -
À l’étranger (ex. : PADI, SSI) :
➤ Un formulaire de santé international (type “Medical Statement”) est souvent utilisé. Si vous répondez “oui” à l’une des questions, un avis médical est exigé.
👨⚕️ Qui peut délivrer le certificat ?
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Un médecin généraliste formé à la plongée peut suffire.
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Pour les cas particuliers (pathologies, chirurgie, antécédents...), seul un médecin fédéral, du sport ou hyperbare est compétent.
📌 Bon à savoir :
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Le certificat est obligatoire dès l’âge de 8 ans, y compris pour les baptêmes encadrés.
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Certaines structures exigent un certificat de moins de 3 mois, surtout à l’étranger.
-
Il est différent du certificat pour d’autres sports (ex : plongée ≠ natation).
🧠 Conseils de bon sens pour plonger en toute sécurité
Au-delà des contre-indications médicales officielles, la sécurité en plongée passe aussi par le bon sens, l’écoute de son corps et une bonne préparation. Voici quelques règles simples mais indispensables :
✅ Ne jamais plonger si l’on ne se sent pas bien
Un coup de fatigue, une mauvaise nuit, un stress inhabituel ? Même sans symptôme précis, il vaut mieux reporter la plongée. La lucidité est essentielle sous l’eau.
✅ Manger léger avant la plongée
Évitez les repas lourds, gras ou trop riches en fibres. Un repas léger et équilibré, pris 2 à 3 heures avant, évite nausées, ballonnements ou coups de pompe.
✅ Bien s’hydrater (mais pas trop juste avant)
La déshydratation augmente le risque d’accident de décompression. Buvez suffisamment d’eau dans les heures précédant la plongée, sans abuser dans les 30 dernières minutes.
✅ Être honnête sur son état de santé
Aucune honte à dire que vous avez une gêne, un doute ou un traitement en cours. Un moniteur préférera toujours reporter une sortie que gérer un accident évitable.
✅ Ne pas se surévaluer
On peut être un excellent nageur, sportif confirmé… mais la plongée est un univers à part. Respectez les limites de votre niveau, de votre certification et de votre état de forme.